12 nov. 2012

Tafelspitz



Un extrait de « La marche de Radetzky » ou le Tafelspitz vu par Joseph Roth... Viel Spaβ !
«Après le potage, on servait le Tafelspitz, bouilli de boeuf garni. C’était le plat dominical du vieux monsieur depuis d’innombrables années. La complaisante attention qu’il accordait à ce plat prenait plus de temps que la moitié du repas. Les yeux du préfet caressaient tout d’abord la tendre barde de lard qui entourait le colossal morceau de viande, puis les diverses petites assiettes où reposaient les légumes : les betteraves aux reflets violets, les graves épinards d’un vert saturé, la salade claire et gaie, l’âpre blanc du raifort, l’ovale impeccable des pommes de terre nouvelles nageant dans le beurre fondant, rappelant de gentils petits joujoux. Il entretenait de curieuses relations avec la nourriture. C’était comme s’il mangeait des yeux les principaux morceaux, son goût esthétique dévorait avant tout la quintessence des mets, leur spiritualité en quelque sorte; quant au reste trivial qui entrait ensuite en contact avec la bouche et le palais, il était fastidieux, il convenait de l’engloutir sans plus attendre. La belle présentation des plats donnait autant de plaisir à M. von Trotta que leur simple nature. Car il tenait à une prétendue «cuisine bourgeoise», tribut qu’il payait tout autant à ses goûts qu’à son caractère, dont il disait en effet qu’il l’avait spartiate. Il unissait donc, avec une heureuse habilité, la satisfaction de son plaisir et les exigences de son devoir. Il était spartiate. Mais il était autrichien». 

Mon grain de sel
Comment savourer le Tafelspitz? En 3 services sur les conseils du restaurant Plachutta. D’abord un bol de bouillon, ensuite la moelle sur une tranche de pain noir grillé et enfin la viande accompagnée de pommes de terre rissolées, de légumes verts, de sauce ciboulette et de raifort aux pommes. Et la recette pour ceux qui veulent se lancer -clic-. Bon appétit!

Mémo en V.O. : viande de boeuf bouillie - 
gekochtes Rindfleisch
Crédit photo Plachutta

Si vous voulez recevoir les nouveaux articles de Bretzel et Café Crème directement dans votre boîte e-mail dès qu’ils sont publiés, abonnez-vous à ma Newsletter dans le menu déroulant à droite de l’écran.

4 commentaires:

reo a dit…

Bienvenue à Vienne! J'ai vu votre bog par hasard et je
le trouve sympa. Vous etes ouverte à des nouvelles
experiences. Comme indigène, je vous donne quelques
noms à retenir ( genre bistrot traditionel ) :
gasthaus wickerl ( en face du lycée français, porzellang., populot, mais bien )
zum rebhuhn ( en face de la maison freud, bergg., plus bourgeois, non fumeur ) wratschko ( impossible pour des français, mais ça existe ) neustiftg. ( 7° arrondissement ) et par fin, zum nordpol ( nordpolg., 2°, tout qui et fait avec du kraut est incontournable, comme les "liwanzen" comme dessert - faut reserver ) et last not least gasthaus kopp ( engerthstr.104, trés populot, c'est dans le 20°, mais à 4 minutes du U6 Handelskai, c'est le "beisl"
par excellence, bon marché, portions pantagrueliques, faut réserver ).
Le plat de résistence de la cuisine populaire viennois, c'est pas le schnitzel, sinon le "kalbsbeuschel" - mais il faut s'aventurer. Un peu comme avec les andouillettes à Paris.
bonne chance!

Flo Bretzel a dit…

Reo,
Merci pour votre mot d'accueil et merci de partager vos bonnes adresses. J'ai du pain sur la planche:)

Florence a dit…

C'était le plat préféré de François-joseph et reste mon interprétation préférée du pot-au-feu europeen .Trés beau texte.Je sens que nous allons nous régaler avec votre arrivée à Vienne.Bonne semaine.P.S:mais j'ai quand même la nostalgie des saucisses blanches!

Flo Bretzel a dit…

Florence,
Pour moi aussi, le Tafelspitz est une belle découverte. Allez, ne soyez pas nostalgique, Munich n'est pas loin. J'y étais d'ailleurs le week end dernier!